Le réveil sonnait discrètement pour la troisième fois de la nuit. Une chose de bien : j'avais réussi à l’ensorceler pour faire en sorte que seul moi l'entende. Étant donné que je ne vivais pas seul, ou plutôt qu'une chère amie m'avait accueilli sous son toit le temps de me fixer une situation, je n'avais pas envie de la déranger le moins du monde.
Cependant, ce n'était pas comme s'il m'avait réveillé. En effet, j'étais debout, frai et dispo depuis plusieurs heures déjà, étant dans l'incapacité de dormir. Assis sur le canapé, je regardais l'heure de l'horloge tourner avec une certaine impatience. C'était mon premier jour de travail, du moins, le premier où j'allais m'y rendre et commencer à travailler. J'avais beaucoup entendu parler de Sainte Mangouste et, à ce qu'on m'avait dit, c'était un endroit à bonne réputation, tout comme l'était Poudlard, l'école de magie britannique. Cela faisait plusieurs mois qu'on m'avait envoyé une lettre, m'invitant à y aller et j'étais à présent là, suite au départ à la retraire de plusieurs médicomages. J'étais à la fois excité à l'idée de faire mes preuves là bas mais aussi inquiet. Et si je me perdais? Cela n'étonnerait personne, moi le premier, si jamais cela devrait se produire. J'avais tendance à fouiner un peu tout et à m'aventurer dans des endroits simplement poussé par la curiosité. De ce fait, je me retrouvais parfois dans des endroits inconnus, ne sachant nullement comment faire machine arrière. Dans ce genre de cas là, je questionnai tous les gens que je rencontrai pourvu que je retrouve l'entrée ou la sortie de là où j'étais arrivé.

J'eus le temps de prendre une nouvelle douche pour passer le temps que je finis par m'assoupir... sur une chaise de la cuisine. Ce fut le soleil resplendissant qui me tira de mon sommeil, me faisant cligner des yeux. Ces derniers se dirigèrent naturellement sur l'horloge en face et lorsque je pris conscience de l'heure qu'il était, je bondis de ma chaise en sursautant et me mis à courir à droite et à gauche de l'appartement en poussant de long cri de panique.

"Amélia, tu es là?" demandai-je en traversant le couloir à la vitesse grand V, sans pour autant attendre de réponse. J'ignorai si elle dormait encore ou si elle était déjà partie au travail sans m'avoir réveillé mais je finis par réunir toutes mes affaires dans mon sac en bandoulière après avoir vérifier pour la centième fois que j'avais tout ce dont j'avais besoin.
Je finis par sortir en trombe de l'appartement et je dus remonter les escaliers pour aller fermer la porte à clé, chose que j'avais oubliée dû à ma panique. Je finis par arriver dans les rues de Londres en étant un peu plus tranquille, cessant cependant de jeter des coups d’œil à la montre à gousset que je portais pour être sur que je n'aurais pas de retard. Si je marchais assez vite, je pourrais arriver à temps.

Je finis par arriver à l’hôpital où mon ventre se noua à la vue du bâtiment. Lorsque j'entrai dedans, plusieurs personnes se tournèrent à mon passage.

"Bonjour docteur Montgomery!"

Fronçant les sourcils, je me disais que ce n'était peut être pas à moi qu'ils parlaient où bien qu'ils s'étaient trompés de personne. Je finis par arriver à l'acceuil où je me présentai.

- Oh, bonjour docteur, on vous attendait justement! m'annonça l'infirmière derrière le comptoir sous un grand sourire.
Surpris, je clignai des yeux d'un air déconcerté.
"Euh.. ah bon?"
- Un patient vous attends niveau trois, vous n'êtes pas au courant? Dépêchez vous, je crois qu'il est assez atteint...

Etonné à l'idée de travailler aussi vite, je montai jusqu'au niveau indiqué. Plusieurs personne me saluèrent de façon chaleureuse et je trouvai cela généreux de leur part. Cependant, le même nom que j'avais entendu en arrivant sortit de la bouche de certaines personnes et je me disais que les gens devaient surement confondre.
Arrivé dans la chambre, j'observai avec intérêt l'état du patient allongé sur le lit. Il semblait inconscient et j'avais quelques hésitations étant donné que je n'avais pas été informé de ce qui lui était arrivé. Je m'approchais de lui dans le but de l'inspecter, lorsque la porte s'ouvrit.

Des rayons de soleil se faufilèrent dans la pièce à travers les volets entr'ouverts jusqu'à mon lit. Je plissais les yeux devant cette lumière inattendu. Au moins, ça m'avait réveillé. J'ouvrais lentement les yeux. Vu direct sur le plafond blanc. Sympa. M'enveloppant dans la couette, je me mis sur le côté, pour regarder les murs roses et blancs de la chambre. C'était...Mignon. Et définitivement pas chez moi. Je fermais les yeux de nouveaux, juste quelques secondes, le temps de me souvenir où j'étais exactement. Ah oui, exact. Il y avait des travaux chez moi, et je squattais provisoirement chez une de mes grandes sœurs, Alyson. Deux jours après, j'avais encore du mal à m'y faire. Je m'étirais puis me mis en position assise sur le lit. J'étais dans la chambre de la fille ado d'Aly, partit chez une amie en vacance deux semaines, et avait beaucoup de goût pour le rose. genre... Vraiment beaucoup. Au point que je rendrais bien mon repas à chaque fois que j'arrivais là si je n'avais peur de me mettre à vomir des arc-en-ciel. Du rose bonbon au rose pâle, les murs étaient roses, les vêtements étaient roses, les meuble étaient roses, la table de chevet était rose, la lampe était rose, le réveil était ro... Le réveil! Je regardais l'heure, complétement ahuri. L'heure! Forcement, ce n'était pas mon réveil, il n'était pas programmé pour sonner à l'heure que je voulais. Résultat... En retard, j'étais en retard! Je bondis du lit et me précipitais vers le sac où j'avais entassé quelques vêtements avant de partir de chez moi.

▬ « Liam, est-ce que ça va? »

Ma sœur se tenait à l'entrée de la chambre. Sautillant sur une jambe pour enfiler mon jean, je lançais :

▬ « Super! Je suis en retard pour le boulot! »

Sur ces mots, l'équilibre instable dans lequel j'étais se transforma en déséquilibre tout court et je tombais sur le sol. Théoriquement, rien de grave, à part une dignité sérieusement amochée par le fou rire de ma soeur. Je soupirais en terminant de mettre mon pantalon. J'avais tout sauf le temps de m'occuper d'une sœur un peu trop moqueuse. J'attrapais une chemise et l'enfiler pendant que je contournais ma sœur et traversais le couloir. Je me précipitais à l'entrée où ma sacoche de travail était déjà prête tout en boutonnant ma chemise. Ma soeur, qui m'avait suivit, me fit un sourire vicieux.

▬ « Cool ton caleçon au fait! »

Haha, très subtil. Je grinçais des dents.

▬ « A ce soir Aly!
▬ A ce soir mon lapin en sucre! »

Bon, là, j'éclatais de rire aussi. Humour à la con, typiquement familial. Personne dans ma portée n'y avait échappé, y compris moi, j'en avais bien peur. J'adressais un vague signe de la main à ma sœur et transplanais. Je n'avais certainement pas le temps de prendre la voiture. J'arrivais dans une ruelle pas loin de l'hôpital et profitais pour donner un peu de tenue aux vêtements que j'avais mis à l'arrache tout à l'heure.. Je marchais à toute vitesse jusqu'au bâtiment avant de ralentir le pas, me forçant à prendre un air détaché, comme si mon retard était normal. J'avançais la tête haute parmi mes collègues. Ces derniers me fixant comme si j'étais un revenant. Ils m'adressaient des vagues bonjours, un peu gênés, qui me mirent vaguement mal à l'aise. Mais qu'est-ce passait bon sang?! je regardais mon reflet dans une vitre. Non, rien ne clochait, je n'avais rien de plus ou de moins que les autres jours et de ce que je savais, je n'étais pas encore mort et revenu en fantôme. Alors où était donc le problème?

J'essayais d'oublier cela. Surement un... J'sais pas moi, j'étais médicomage, pas médium. Je haussais les épaules, impuissant d'y changer quoique ce soit, puis enfiler ma blouse. Pendant que je passais devant l’accueil, quelqu'un me héla :

▬ « Docteur Montgomery? Mais..
▬ Oui? fis-je, un peu impatient de commencer ma journée.
▬ ...Peu importe! Mais il faudrait retourner en urgence au niveau 3. »

J'hochai la tête, distrait. Retourner? Décidément, quelque chose clochait. Mais là, je n'avais pas le temps de me demander quoi. J'entrais dans l'ascenseur pour aller en niveau 3. Le temps que la machien monte jusqu'à l'étage voulu, je tentais de dissiper les dernières brumes du sommeil. Allez Liam, c'est parti! Une nouvelle journée de travail, alors tu te concentres, et tu fais ça bien.

J'avais besoin de café...

Je traversais les couloirs de l’hôpital rapidement, avant de poser la main sur la poignet. Une grande inspiration, et j'ouvrais en grand la porte avant de crier à la compagnie.

▬ « Désolé d'être en retard! Donc, j'aurais besoin du dossier complet du patient et qu'on.... m'explique...le... »

A ce moment précis, la salle complète ressemblait à des poissons dont l'eau bocal venait brusquement d'être vidée. Moi compris.

▬ « Alors..ça... C'est pas banal... »

J'avais vraiment besoin d'un café.

Devant moi, un autre médicomage. Le type...Exactement la même tête que moi. Exactement! Comme un clone! Ou...un jumeau. Je fronçais les sourcils. C'était quoi encore cette histoire? C'était un test de l'administration pour tester notre concentration ou quoi? En tout cas, c'était assez perturbant. Je secouais la tête. Ce n'était pas le moment de se déconcentrer, il y avait un homme sur cette table qui avait grandement besoin d'aide.

▬ « Bon, on éclaircira tout ça plus tard. Pour l'instant, je veux que tout le monde concentre son cas sur le patient. Hey, le bizut! Je suppose que t'es le nouveau médicomage? Je crois que c'est le moment idéal de prouver ce que tu vaux.

Dis-je à l'intention de mon double. Si je ne me trompais pas et que c'était bien le nouveau, ça lui ferait un test. Et j'étais à côté si jamais les choses dérapaient parce qu'il n'avait pas le niveau qu'il prétendait avoir ou quelque chose du genre. Je m'approchais de lui et lui dit plus bas, afin que le reste du personnel n'entende pas.

▬ « Et quand t'auras fini, je crois qu'il faudra qu'on parle. Histoire de..Comprendre certaines choses. »

Les gens se montraient plutôt chaleureux avec moi, comme s'ils me connaissaient déjà. C'était sympathique de leur part, sachant qu'en France, on en aurait sans doute pas fait autant. A l'entrée dans la chambre que l'on m'avait indiquée, du personel de l'hopital m'acceuillit impatiement, comme si cela faisait quelques minutes que j'aurais dû être ici et je me disais que la nouvelle de mon arrivée avait sans doute fait le tour de l'établissement depuis bien longtemps.

"Ah vous voilà Docteur" dit l'un d'entre eux après que j'eusse fermé la porte. L'état du patient semble plutôt stable, on peut constater la présence de grosse cloque à ce niveau."

J'examinai alors le bras de l'homme malade allongé et sans sous pas conscient lorsque la porte s'était ouverte. Je ne réagit pas immédiatement car j'avais l'habitude que des personnes entrent et sortes de la chambre de patient pendant que je les examinai, pour changer quelque chose ou juste s'informer de ce qu'il se passait, du coup, je ne me résolu pas à me reoturner, trop occupé à regarder ce qu'il y avait de mal. Sauf que ce que j'entendis n'était pas vraiment ce à quoi je m'attendais.

« Désolé d'être en retard! Donc, j'aurais besoin du dossier complet du patient et qu'on.... m'explique...le... »

Sur ces mots, je me redressai, puisque jusqu'ici, je m'étais penché pour mieux regarder, et me retournai enfin pour pouvoir identifier la personne qui venait de parler. Et, alors que je m'apprêtai à répondre, je ne pus qu'ouvrir la bouche à moitié sans qu'aucun son dans ma voix ne voulus se résoudre à sortir.
L'homme qui venait d'entrer était la réplique parfaite de mon apparence physique, à deux trois détails près. C'était comme si, à mon entrée dans l'hopital, on avait créé un clone de ma personne ou qu'on avait arraché un de mes cheveux pour pouvoir en faire du polynectar et l'ingurgiter à mon insu. Autant le dire, j'étais assez stupéfait, mais je me disais que c'était peut être... normal. Lorsque j'étais plus jeune, j'avais surpris une conversation qui racontait qu'on avait tous un sosie et je venais juste de rencontrer le miens. C'était assez surprenant, dans le sens où la stupide thèse du polynectar était impossible car personne n'avait à prendre mon apparence sachant que personne ne me connaissait encore et que je venais de poser les pieds dans l'hopital pour la première fois. Une coïncidence, c'était cela. Mais c'était tout de même déconcertant, très déconcertant. En même temps, cela expliquait le comportement des gens depuis mon arrivée.µ

« Alors..ça... C'est pas banal... » ajouta-t-il ensuite, visiblement aussi surpris que moi je l'étais. J'eus envie de dire quelque chose moi aussi pour pouvoir lui exprimer mon étonnement face à la situation mais rien ne venait aussi, je me résolu à choisir le silence. Heureusement, mon sosie décida de remettre les pieds sur Terre et apparement au courant de mon affectation ici, il me suggéra de lui montrer mes compétences. Je hochai la tête, exprimant mon accord sur ses paroles et je posai alors les yeux sur le patient.

« Et quand t'auras fini, je crois qu'il faudra qu'on parle. Histoire de..Comprendre certaines choses. » murmura-t-il ensuite à mon oreille. Je tournai la tête vers lui, haussai les sourcil et hochai la tête. "Je suis d'accord!" répondis-je presque aussitôt, montrant par la même occasion que j'avais aussi besoin d'explications, s'il y en avait réellement.
Puis je m'éclairai la gorge et me préoccupai de l'essentiel de notre présence ici à tous.

"Eh bien.. à la vue de ces cloques, on peut supposer que cet homme est violement entré en contact avec du pus de Bulbobulb non ou alors très mal dillué." dis-je alors en cachant mal l'accent français que je possédai. "L'essence d'ortie devrait calmer la douleur et les cloques à priori."
J'avais beau être assez déconcerté, surtout face à la façon dont le reste du personnel nous dévisageait qui était assez stressante, je gardais mon professionalisme du mieux que possible.
"Mais si ça ne marche pas, c'est que ce n'est pas du Bulbobulp et là, il faut vraiment s'inquiéter" ajoutai-je alors en guise de conclusion.
L'équipe que j'avais et moi avions l'habitude de faire des hypothèse au début. Mais, à la vue du bras défiguré du patient, j'étais à peu près sur de ne pas me tromper sur le coup. J'avais déjà vu des cloques de ce genre là et la cause avait toujours été la même.
Je regardai alors mon sosie avec une certaine curiosité dans les yeux. Visiblement, il semblait diriger et j'avais la sensation de me retrouver lors de mes débuts en médicomagicien.