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Aftermath

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Alice L. Casablancas

Alice L. Casablancas

Elève de 6ème année - Poufsouffle

Humeur : Thomifiée ♥


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MessageSujet: Aftermath Aftermath  Icon_minitimeMer 19 Sep - 17:20

« Stress post-traumatique ». C’était ainsi que les médicomages avaient qualifiés mon état après ce qu’il s’était passé. Comme si il y avait vraiment un mot qui pouvait le décrire. D’après les minces informations que Sainte Mangouste avait pu me fournir lors de mon séjour là-bas, il s’agissait d’une réaction psychologique résultant d’un évènement extrêmement traumatisant et qui se traduisait par une peur intense d’apparemment tout et n’importe quoi. Mais ils avaient tort. En réalité, c’était bien pire que cela. « Stress-post-traumatique » n’est jamais que deux mots et demi balancés au hasard dans l’espoir d’approcher ne serait-ce qu’un dixième du véritable problème. Je doutais que le jargon médical ait vraiment un mot pour expliquer l’ampleur de la terreur que je ressentais rien qu’à être seule dans une pièce, ou plongée dans l’obscurité ou même entendre une porte claquer quelque part. S’ajoutaient à cela les ordres formels qui m’interdisaient de me tenir debout trop longtemps ou de me fatiguer pour des choses inutiles. D’après les médecins, un décollement du placenta serait « malvenu » compte tenu de tous les autres soucis que j’avais à gérer pour le moment. Ainsi, le plus clair de mes journées consistait à rester allongée sur un lit ou dans un canapé à feuilleter ce qui me tombait dans les mains. Et à quelques occasions, à relever précipitamment la tête après avoir entendu un bruit qui sortait de l’ordinaire, qu’il s’agisse d’un meuble qui craque ou de bruits de pas à l’extérieur de la maison.

-Tu m’écoutes ?

Je relevai la tête alors qu’Alohna me dévisageait en fronçant les sourcils. Ma sœur avait profité de sa pause au travail (ou de son absence de travail, je ne savais plus trop) pour me rendre visite. Quelque part, il s’agissait plus de me surveiller et de veiller sur moi que d’une visite de courtoisie mais l’avoir près de moi me plaisait. Je hochai lentement la tête en tentant d’avoir l’air convaincante, parce qu’en réalité, j’avais bel et bien perdu le fil de la conversation depuis un moment.

-Oui, oui, bien sûr que je t’écoute.

Elle prit quelques secondes pendant lesquelles elle jugea de la crédibilité de ma réponse avant de continuer là où elle s’était arrêtée.

-Je t’ai rapporté quelque chose. J’ai pensé que tu devais t’ennuyer à mourir à force d’être alitée !

Pour sûr que je m’ennuyais. Mais ce n’était même pas l’ennui qui hantait mes journées. Ni même les livres, ni la vision du plafond au-dessus de ma tête dont je pouvais désormais détailler chaque centimètre. Autre chose. Alohna attrapa son sac à main et en tira un long paquet grossièrement emballé, comme si elle avait voulu faire le travail correctement et avait finalement abandonné l’idée à mi-parcours. Je distinguais les angles d’une boite bleue sous le papier rouge couvert de bonhomme de neige déchiré çà et là, et je crus un instant qu’elle m’avait offert un nouveau livre. Mais une fois le papier retiré… Ce n’était pas tout à fait ça.

-Un kit de tricot ? demandai-je en riant à moitié.

-Quoi ? Maman me l’a offert Noël dernier et comme tu peux le constater, je n’y ai pas retouché depuis ! Au moins ça t’occuperait un peu les mains, et sait-on jamais peut-être que tu pourrais tricoter des petites moufles à ton têtard. J’ai entendu dire que ça pouvait se faire mal en gigotant trop, ces machins-là !

Je posai le paquet à côté de moi sur le lit, me demandant si j’allais réellement l’ouvrir un jour ou le jeter à la poubelle la minute suivante. Alohna n’en aurait pas grand-chose à faire de toute façon, elle détestait juste arriver les mains vides. Assise sur un fauteuil qu’elle avait rapproché du lit, ma sœur avait l’air d’avoir vécu dans cette maison toute sa vie, beaucoup plus que moi qui y passait désormais toutes mes journées. Mais je m’y faisais. Après avoir passé ma vie à partager mon chez-moi avec ma famille ou un millier d’étudiants, avoir une maison à soi était pour le moins… étrange. Pour moi, Thomas était le seul véritable foyer entre ces quatre murs pour le moment.

-Merde ! Finit-elle par s’écrier en regardant sa montre. Merde, merde, merde ! (J’eus une pensée pour tous ces moments futurs où je regretterais de l’avoir laissé elle et son langage fleuri en compagnie de mes enfants) J’ai ce truc, cet entretien d’embauche, il va falloir que je file !

Je me redressai instantanément, paniquée d’avance à l’idée de la voir partir et me laisser toute seule. Non non non, hors de question !


-Il le faut vraiment ? demandis-je précipitamment en la suivant des yeux à travers la pièce.

-Je suis déjà en retard ! Bon dieu, soit bénis l’inventeur du transplanage ! Ne t’inquiète pas, je suis sûre que l’homme de la maison ne va pas tarder à revenir, promis !


Malgré son empressement à quitter les lieux, je remarquai qu’elle avait pris soin de ne pas faire claquer la porte sur son passage. Ou bien n’avait-elle tout simplement pas eu besoin de l’utiliser.

Silence. Rien d’autre qu’un silence complet, angoissant, un vide. Je posai nerveusement la tête sur l’oreiller, m’agrippant sans doute un peu plus aux couvertures que je n’aurais dû. « Tout va bien. Rien ne va se passer. Tout va parfaitement bien. Personne ne viendra te chercher. » Mon manque de sommeil qui durait depuis un peu plus d’un mois maintenant se faisait ressentir. Tout chez moi était fatigué. Mon esprit était fatigué, mes bras étaient fatigués, mes jambes qui étaient à peine utilisées étaient fatiguées. Aussi, après de longues minutes de bataille pour rester éveillée, finis-je par abandonner la partie.

Noir, il faisait noir. Ou du moins pas tout à fait. Des silhouettes se distinguaient de la pénombre, mouvantes, insaisissables. A peine mon regard tombait sur elles qu’elles partaient se réfugier dans une autre direction. Un silence inquiétant m’enveloppait tout entière, si bien que l’ouïe me faisait autant défaut que la vue. Sauf pour une chose, une seule. Un rire. Un rire que j’avais entendu beaucoup trop souvent ces derniers temps pour ne pas le reconnaitre. D’instinct, je cherchai la première issue pour m’échapper, ou au moins m’éloigner. N’importe laquelle pourvu qu’elle me permettrait de mettre une distance entre Lui et moi. De grandes mains se refermèrent sur mes épaules, mes bras, mon ventre, mes jambes, me trainant en arrière comme si je n’étais pas plus consistante qu’une poupée de chiffon.


-Laissez-moi tranquille ! Laissez-moi partir !

Mes cris tombèrent dans le vide et le rire redoubla d’intensité. Je m’essoufflais à me débattre, à demander de l’aide. Les mains qui m’agrippaient furent bientôt dotées de griffes qui laissaient des entailles partout où elles se posaient. « Je veux partir ! Pitié… » criait l’écho de ma voix, quelque part perdu dans le néant.

« Stress post-traumatique ». Anxiété, sentiment d’incapacité, rêves répétitifs reliés à l’événement traumatique.


Dernière édition par Alice L. Casablancas le Ven 19 Oct - 20:35, édité 1 fois
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Thomas W. Croft

Thomas W. Croft

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MessageSujet: Re: Aftermath Aftermath  Icon_minitimeMer 24 Oct - 15:30

"Monsieur... Monsieur? Vous êtes... vous êtes là?"
Je sursautai d'un seul coup, si bien que la personne qui avait été en face de bois s'était reculée vivement en prenant peur. Je lui adressai un regard abasourdi en me demandant où est ce que je me trouvais et qui j'étais. Ce n'était que les conséquences d'un brusques réveil car mon esprit revint à lui bien vite après avoir cligné deux trois fois des yeux.
Il s'agissait d'un futur Auror qui se trouvait devant moi. Je le reconnaissais parce que j'étais chargé de sa formation et que, pour le moment, il avait plutôt brillé malgré quelques petites fautes d'inattention. Nous nous dévisageâmes aussi gênés l'un que l'autre avant que je ne puisse rompre le silence.

"Excusez moi, vous disiez?"

Il reprit un air confiant en voyant que j'avais à présent toute ma tête et il s'approcha un peu plus de mon bureau ainsi que de moi même.

"Je voulais savoir si je pouvais enfin quitter Monsieur. J'ai fini tout ce que vous m'aviez demandé à faire et comme je ne peux pas partir sans votre accord..."

Je levai les yeux vers l'horloge au dessus de ma porte et remarquai qu'il était effectivement tard. Je finis par hausser les épaules en écarquillant un léger sourire pour pouvoir le rassurer quant à la réponse que je m'apprêtais à lui fournir.

"Oui, vous pouvez y aller."

Il s'abaissa légèrement pour pouvoir me remercier et parti sous un "Au revoir Monsieur" avant qu'il ne disparaisse dans les méandres du couloir. Je restai dans la même position sans faire le moindre mouvement durant les quelques secondes qui suivirent. Je ne savais pas vraiment où j'avais la tête ces derniers temps mais je me sentais légèrement troublé. J'en ignorais les raisons, peut être étais-ce juste parce que j'étais fatigué et que je travaillais beaucoup ces dernier temps. Puis je me surpris de ma position et repris soudainement vie en allant trier les papiers qui étaient sur mon bureau.
Je me levai et me dépêchai de ranger vite faire ce qu'il restait à ranger. Je n'avais pas trop à me soucier non plus, je savais que le service ménager allait passer pour pouvoir faire le travail mieux que moi. Je quittai mon bureau dès que j'eus terminé et saluai mes collègues avant de quitter le Ministère par l'une des cheminée du hall central.
J'avais besoin de sommeil. Je me souvenais m'être levé tôt puisque j'avais du participer à une réunion importante entre Auror. Bien sûr, je ne l'avais écoutée qu'à moitié puisque je n'avais pas eu le temps de prendre un café pour bien m'éveiller et être concentré. Et comme le sujet n'était pas primordial, je m'étais permis de faire la sourde oreille tout le long durant, puisque seule ma présence avait été requise.

Je rentrai rapidement à la maison en marchant. Je n'avais pas envie de me faire remarquer et la marche était le meilleur moyen de me dégourdir les jambes après être resté presque toute la journée en position assise. Je regagnai le foyer, ouvris la porte et annonçai mon retour. Car, pour la première fois depuis de nombreuses années, il y avait quelqu'un qui m'attendais. Pour être honnête, c'était quelque chose de très agréable et de plus vivant d'un seul coup. J'aimais qu'Alice soit là lorsque je rentrai parce que cela changeait de la solitude morne et terne. Du silence complet et des pièces vides qui m'avait longtemps attristé.
Je tendis l'oreille mais aucune réponse ne me parvint. Je marchai d'un pas un peu inquiet jusqu'au salon lorsque je vis une chevelure blonde dépasser du canapé et cela me rassura. Peut être était-elle en train de dormir? Je m'approchai lentement dans l'intention de la surprendre. Peut être étais-ce une mauvaise idée, mais j'étais lancé. Au dernier moment, je changeais d'avis et glissai mes mains sur ses épaules et les rejoignis sur son ventre sans appuyer pour autant. La grossesse d'Alice était presque arrivée à terme, bien que, à priori, il y avait encore du temps à attendre. Il était tout rond et gonflé mais je trouvai cela mignon.

- Laissez-moi tranquille ! Laissez-moi partir !

Je sursautai de la même façon que mon apprenti une heure auparavant lorsqu'il avait été le malheureux témoins de mon brusque réveil avant de regagner rapidement toute ma tête. Je contournai rapidement le canapé et vint m'asseoir à côté d'elle. Je la regardai en souriant et caressai une de ses joue du revers de la main et cela, d'un geste doux pour pouvoir la rassurer.

"Shht, ce n'est que moi" dis-je d'une petite voix. "Je suis là, tout va bien. Tout va bien?"

J'avais posé cette question pour être vraiment certain de son état.
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Alice L. Casablancas

Alice L. Casablancas

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MessageSujet: Re: Aftermath Aftermath  Icon_minitimeDim 28 Oct - 9:24

    La maison n’était pour ainsi dire jamais vide. Hormis moi, qui d’après les médicomages n’avait plus le droit de la quitter, elle accueillait sans cesse diverses personnes qui avaient pour rôle de me tenir compagnie si jamais Thomas n’était pas là. Ma sœur, des camarades de classe, parfois une de mes cousines sortie d’on ne sait où pour l’occasion, passaient l’après-midi autour d’une tasse de thé qui, la plupart du temps, finissait froide et à peine sirotée. Si bien que je n’avais jamais pris l’habitude du silence qui m’enveloppait une fois laissée toute seule. Ce silence lourd des maisons dans lesquelles on vient juste d’emménager et qui nous semble encore appartenir à quelqu’un d’autre, à croire que le véritable propriétaire s’apprêtait à passer la porte d’une minute à l’autre et vous à trouver dans son salon.

    Dans mon sommeil, je ramenai davantage la couverture sur mes épaules, comme s’il s’était s’agit d’un mince bouclier de laine contre mes cauchemars. Mais même ainsi armée, mon subconscient continuait de m’assener jour et nuit de son et d’images enfouis quelque part dans ma mémoire. Pas vraiment comme des rêves, non, plus comme des souvenirs. Des souvenirs qu’on aurait déformés afin de les rendre plus effrayant, plus cruels que les originaux, si toute fois la chose était possible. Je ne savais pas si Thomas était réellement conscient du champ de bataille que représentait la moindre de mes siestes ou si il feignait juste de ne pas s’en apercevoir pour ne pas m’accabler davantage. Ou peut-être bougeai-je moins dans mon sommeil qu’il ne me semblait. « Eviter le stress » avaient dit les médecins. Seulement il y avait des choses que même les infusions et les coussins les plus molletonnés du monde n’arrivaient pas à stopper et mes rêves en faisaient partie.

    Je me réveillai en sursaut et la vision du plafond me fit l’effet d’une baffe en pleine figure. Complètement désorientée, je regardai dans tous les sens, posant mon regard sur Thomas sans le voir sous le coup de la panique. Ce ne fut que lorsque j’entendis sa voix que je me rendis compte que je n’étais pas toute seule dans la pièce. A le voir réellement, j’eus un brusque mouvement de recul, mon cerveau étant incapable de traiter une information correctement, de différencier qui me voulait du mal ou du bien. Après de longues secondes d’incompréhension que je posai enfin ma tête sur l’oreiller en inspirant longuement. Thomas, c’était Thomas, mon Thomas. Ce dernier effleura doucement ma joue d’un revers de main, apaisant ma panique autant que possible.


    -Tout va bien?


    Je levai lentement le regard vers le sien et hochai imperceptiblement la tête pour lui confirmer.


    -Cauchemars…

    Articulai-je à mi-voix. J’essuyai vaguement mes yeux un peu humides avant de me concentrer de nouveau pleinement sur lui. Thomas avait repris le travail, même après ce qui s’était passé. J’aurais pensé que le Ministère lui aurait laissé une période de congé, n’importe quoi, mais réparer les dégâts que l’ouragan Blade avait semé sur son passage dans la communauté magique semblait plus important qu’autre chose. A vrai dire, je me doutais que l’ampleur de la tâche tenait plus d’un agent du Ministère éveillé. A mon tour, je levai le bras pour atteindre sa joue. Tout doucement, mon pouce effleura les quelques signes de fatigue encore présents sous ses yeux.

    -Tu dors si peu que tu n’as même pas l’occasion d’en faire, des cauchemars…

    Peut-être était-ce lié au fait que j’étais tout le temps ici, cette façon que j’avais de remarquer son absence dès que lui n’y était pas. Spécialement aujourd’hui, où il avait dû se lever impossiblement tôt pour aller régler… je ne sais quoi. J’aimais l’avoir près de moi, ne serait-ce que pour me sentir protégée. Avec mon gros ventre qui m’empêchait de voir le moindre de mes orteils et mes mouvements limités, autant dire que je me sentais comme une cible facile pour n’importe qui. Une perspective qui n’arrangeait rien à mes peurs déjà bien présentes. Et même si, au fond, j’étais certaine d’être parfaitement en sécurité dans la maison, Thomas à l’intérieur ou non, sa présence était néanmoins un grand plus.
    Ma main passa sur les quelques mèches de cheveux bruns qu’elle arrivait à atteindre et un léger sourire s’épanoui sur mes lèvres.


    -Tu m’as manqué.

    M’aidant de mes deux mains, je tentai de me redresser légèrement sur le canapé afin d’être assise à sa hauteur. Y en avait marre à la fin, de rester dans la même position pendant des semaines ! Cela exigeait plus de contritions de ma part que j’avais pu le penser, cependant.

    -Alohna est passée tout à l’heure, tu as dû la manquer de p.. Outch !

    Je me laissai retomber vivement dans ma position initiale après l’immense coup de pied que le bébé venait de m’assener. Visiblement, pas un fan du changement de position celui-là. La main sur mon ventre, la gorge un peu serrée, je tentais de sentir s’il s’apprêtait à frapper ailleurs. Il ne frappait pas si fort d’habitude… Certes c’était toujours légèrement désagréable lorsqu’il décidait de bouger ici et là mais rien de pareil non plus…

    -Il prend des forces dis donc…

    Tellement que je me sentais à bout de souffle. Quelque chose n’était pas normal, pas normal du tout. Le tout était de mettre le doigt dessus… J’attrapais la main de Thomas dans la mienne, légèrement paniquée. J’aurais pensé que son contact aurait suffi à me rassurer mais cette fois, c’était différent. Ce n’était plus des monstres de mes cauchemars dont j’avais peur. C’était de quelque chose de beaucoup plus effrayant, de beaucoup plus imminent… Non, hors de question que ce soit imminent !

    -Thomas…

    Une seconde grande douleur me prit d’un coup et je serrai sa main d’autant plus. Non. Impossible. Pas maintenant. Ils avaient dis… Pas avant un bon mois. C’était ce que j’avais calculé, c’était ce qui devait se passer, non, non, non ! Ça ne pouvait pas se passer comme ça, jamais de la vie !

    -Thomas, je ne pense pas que c’était un coup de pied !

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Thomas W. Croft

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MessageSujet: Re: Aftermath Aftermath  Icon_minitimeSam 19 Oct - 8:53

Rentrer à la maison, c'était, pour être tout à fait honnête, comme endurer une nouvelle épreuve. Ce n'était pas la même chose qu'au travail, dont les affaires s'accumulaient depuis le terrible évènement donc nous avions dû faire face. Plusieurs choses douloureuses s'étaient passée, mais au final, nous avions vaincu et j'avais appris à voir le positif là où il y en avait pas, ou alors peu. Nous n'étions pas sortis indemnes mentalement parlant, mais à présent, le mal était écarté, sauf quelques petits sauvageons qui persistaient encore, d'une manière différente, certes. Des mages noirs, il y en avait toujours et il y en aura toujours, à une échelle de puissance très variante, et c'était pour cela que les Aurors étaient employés : pour les attraper et les envoyer en prison où ils ne vivront plus qu'avec leur désespoir.

A la maison, les choses étaient assez compliquées avec l'arrivée de l'enfant. Moi, père, si on me l'avait annoncé un an auparavant, je ne l'aurais jamais cru! Et préparer la naissance de sa progéniture n'était pas une mince affaire. La personne que je trouvais la plus admirable était nulle doute la maman qui le portait encore dans son ventre. Alice Lucy Casablancas, une élève de Poufsouffle très perspicace. Une de mes élève, quoi. Ou plutôt devrais-je dire, une de mes anciennes élèves, puisque j'avais présenté ma démission à la fin de l'année pour me consacrer uniquement à mon travail d'Auror, ce qui n'était pas plus mal puisque plusieurs personnes semblaient avoir deviné la liaison qui nous unissait et, sans quoi, nous aurions eu de très gros problèmes avec la Justice Magique - pour laquelle je travaillais d'ailleurs -.

J'avais pu constater son état critique lorsque je fus rentré. Elle semblait épuisée, les yeux cernés et elle transpirait. Plusieurs personnes passaient régulièrement à la maison pour veuiller à son bien être, que ce fus-ce des gens de la famille ou encore des professionnels de Sainte Mangouste, mais même cela ne suffisait parfois pas à chasser mon inquiétude envers elle. Il m'arrivait même à douter. Est ce que ce qu'il se passait était... bien? Aurais-je dû renoncer à tout cela? Puis je retirais toutes ces questions d'un trait en me disant que ce qui était fait et fait et que même le meilleur Retourneur de Temps ne pourra jamais rendre les choses différentes. De toute manières, c'était un choix que nous avions fait tout les deux, et il n'y avait aucun regret à avoir.
- Tu dors si peu que tu n’as même pas l’occasion d’en faire, des cauchemars…
Je posais mon index sur ses lèvres en esquissant un sourire. La voir dans cet état me pinçait le cœur, mais il ne fallait pas que je laisse paraitre mon anxiété pour ne pas l'inquiéter elle même. Tout se passera bien jusqu'à la naissance, j'en étais convaincu.

- Allons donc, j'espère que tu n'es pas sérieuse. Je suis en pleine forme, moi, à côté d'une certaine Alice.

J'avais dit cela sous un ton qui se voulait à la fois rassurant et presque amusant, peut être pour lui faire comprendre que mon calvaire était moindre à côté du siens et qu'elle n'avait pas à s'inquiéter pour ma pomme. De toutes les guerres, celle d'une femme enceinte était sans la doute la pire à passer, pour elle même.

-Tu m’as manqué.

Je me penchai vers elle et déposai un baiser sur son front. Puis je lui pris la main, et je me mis à la frotter doucement avant d'y déposer, là aussi, un bisou dessus.

"Je suis là maintenant, et je ne partirais plus avant demain."

Alice se déplaça, de manière à être  en position assise sur le canapé. Miticuleux et toujours aussi anxieux, j'avais veillé à ce que ce déplacement ne demande pas trop d'effort en l'observant dans le moindre détail. Je n'avais pas seulement peur pour l'enfant, mais aussi pour elle. Surtout pour elle.

- Alohna est passée tout à l’heure, tu as dû la manquer de p.. Outch !

Instinctivement, je levais d'un bond du canapé et vint me placer sur les genoux devant elle. Mon regard l'interrogea : "qu'est ce qu'il se passe? tu vas bien?" alors que j'étais au qui vive sur le moindre soucis qu'il puisse se passer. J’éprouvai une certaine empathie ces dernier jours et je ne pouvais pas nier ne pas ressentir ce qu'elle pouvait traverser.

- Calme toi... répétai-je à voix basse, bien que ce n'était pas vraiment à Alice que je disais cela mais plutôt à moi même dont le cœur ne cessait de battre à tout rompre dans ma poitrine. J'avais... réellement peur.

-Il prend des forces dis donc…
Je ne savais pas si je devais acquiescer cette information comme une bonne ou mauvaise nouvelle. Je ne cessai de la fixer en essayant de trouver quelque chose de réconfortant chez elle. Soudainement, Alice prit ma main et souffla mon prénom. La panique m'envahissant de plus en plus, j'essayais de ne pas trop le montrer, en limitant mes tremblements. Je vous assure que j'aurais préféré mille fois mieux de me retrouver devant une horde de Loups Garous que ça. C'était particulièrement difficile, parce qu'après tout ce qu'il s'était passé, j'avais peur de la perdre stupidement.

-Thomas, je ne pense pas que c’était un coup de pied !

Je ressentis aussitôt la panique chez ma bien aimée. Essayant de garder le contrôle de moi même, et bien que cela m'était très difficile, je la regardais sans savoir quoi faire. Je n'avais jamais subi une chose pareille et je ne m'y connaissais en rien à la médecine. La seule chose que je pouvais faire, c'était de préparer une potion pour atténuer la douleur, ou quelque chose comme ça. Malheureusement, c'était long à faire et il n'y en avait plus. Et puis, elle en avait peut être pas besoin.

"Qu'est... qu'est ce qu'il y a? Qu'est ce qu'il se passe?"

J'aurais souhaité que sa sœur, Alohna, soit restée plus longtemps. Les femmes semblaient comprendre ce qu'il se passait chez une autre, et de manière beaucoup plus perspicace qu'un homme.

"Je.. ça fait combien de temps qu'elle est partie?" lui demandai-je alors, en peinant pour garder mon sang froid - la panique montait de plus en plus - De l'aide. Je... non. Je ne pouvais pas laisser Alice toute seule, certainement pas dans cet état là.
"De quoi as tu besoin? Dis le moi! Je.. je reste là avec toi, c'est promis!"
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Alice L. Casablancas

Alice L. Casablancas

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MessageSujet: Re: Aftermath Aftermath  Icon_minitimeDim 24 Nov - 19:46

J'avais eu des contractions auparavant. Et si elles avaient été douloureuses sur le coup, elles n'en étaient restée qu'anecdotiques. Les médicomages qui prenaient soin de venir m'examiner régulièrement ne les avais jamais jugé anormales. Au contraire, elles symbolisaient le fait que le bébé poursuivait un développement tout à fait ordinaire, malgré ce que j'avais dû traverser ces derniers mois. Mais jamais, ô grand jamais elles ne m'avaient fait mal à ce point.
Je réalisai que ce n'était pas un coup de pied au moment même où je formulai l'idée à haute voix. Un coup de pied était certes inconfortable et légèrement douloureux, mais n'atteignait jamais de telles proportions, où du moins jusqu'à maintenant.

Je regardai Thomas, agenouillé devant moi. Son regard lançait de nombreuses interrogations et véhiculait une panique qu'il avait bien du mal à cacher, même si je le soupçonnai d'essayer. J'aurais voulu l'aiguiller, lui expliquer mon état, mais j'avais comme perdu l'usage de la parole. Ma gorge me brulait d'être aussi sèche. Un nombre incalculable de sensations m'assaillait d'une seule vague. La peur, la douleur, la désorientation, la nausée, le vertige... Toutes étaient si puissantes qui je ne savais à laquelle m'adonner en premier.

Une nouvelle contraction m'arracha une plainte étouffée qui embrasa ma gorge. Quatre semaines. Quatre semaines, c'est ce que m'avaient dit les médicomages. Quatre semaines avant le grand jour, le grand saut vers l'inconnu. De toute évidence, le grand saut était arrivé en avance. Et ceci sans que j'eus pris mon élan.
Ma respiration se faisait plus difficile, laborieuse tandis que j'essayai d'articuler le moindre mot. La vérité, c'était que j'avais le souffle coupé.

-De quoi as-tu besoin? Dis le moi! Je.. je reste là avec toi, c'est promis!

La voix de Thomas résonnait en écho dans ma tête. Je crus pendant un instant que la nausée allait prendre le dessus mais je réussis à me concentrer sur plus urgent. La température de la pièce me semblait avoir grimpé d'une dizaine de degrés. Je pris de longues inspirations, rassemblant tout le calme qu'il me restait.

-Un... médecin... J'ai besoin... D'un médecin...

Un million d'angoisses envahissait mon esprit. Tout ceci n'était pas normal, c'était trop tôt, beaucoup trop tôt. Peut-être qu'au bout du compte, quelque chose était arrivé à mon bébé. Que mon bébé n'allait pas bien. J'allais perdre mon enfant. Cette conclusion hâtive m'envahit tout entière. Il fallait que je fasse quelque chose, vite, très très vite. Sinon le bébé... Mon bébé...

Une autre pensée, un souvenir plutôt, me revint de nulle part. A chacun de mes anniversaires, mon père se complaisait à raconter l'histoire de ma naissance. Ma mère trop mal en point pour atteindre un quelconque hôpital, avait du me faire voir le jour sur la table de la cuisine. J'avais toujours gardé de cette histoire une sensation d'effroi, ne pouvant imaginer pire façon de donner la vie. Je m'étais toujours juré que ce genre de chose ne m'arriverait pas. Cette promesse tenait encore aujourd'hui.

Le calme m'était désormais inconnu. Je n'étais plus que panique et tremblements. Et contre tous mes instincts me hurlant de rester assise, j'appuyai sur mes jambes flageolantes pour me relever. Il fallait que je sorte, il fallait que je parte, il fallait... Le liquide qui courrait le long de mes jambes m'informa que j'avais bel et bien perdu les eaux. Les murs de la pièce ne semblaient pas tenir en place. Ou bien était-ce moi qui vascillait dans tous les sens. Je titubai en direction de la porte d'entrée. Ma confusion était telle que je ne m'entendais plus.

-Peux pas rester là... Dois partir... Thomas je dois partir....

Je pris de grandes bouffées d'air, certaine que je n'en aurais jamais assez. L'idée d'accoucher là maintenant me terrifiait plus que tout. Mes jambes tremblantes ne supportèrent pas les quelques mètres que je venais de parcourir et je finis mon périple en me soutenant au buffet. Mes organes semblaient comme imploser un à un. Je n'allais pas y arriver. Je n'étais pas prête.

-Je peux pas... Je peux pas!

Je fondis en larmes, agrippée au buffet. Je cherchai Thomas du regard, incapable de le retrouver parmi les formes rendues informes par mes sanglots. Et la douleur, toujours la douleur.

-Je vais jamais y arriver...
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