Ealie & Fry
Pokerface

Ce n'était pas parce que j'étais en week-end que je ne travaillais pas! Les plannings étaient même plutôt chargés. Je travaillais 6j/7 mais des fois, c'était en semaine complète. Cependant, je n'avais pas à me plaindre, j'aimais bien ce que je faisais! C'était à la fois excitant et amusant de partir sur le terrain pour aller ceuillir des infirmations ici et là. Cela dit, ça avait aussi ses côtés négatifs : vous aviez des fois où les gens vous prenaient pour des miséreux et vous vous faisiez remballer comme un chocogrenouille alors qu'on vous as juste demander de quêter les lieux. Mais bon, compte tenu de la colère des gens, il était normal qu'ils s'acharnent sur les premier journaliste qu'ils croisaient en sachant pertinemment que ce parasite va aller tout dévoiler dans le journal et qu'il gagnera des sous pour cela. Parfois, c'était un métier difficile mais je n'avais pas le choix. Ou plutôt si, je l'avais car on avait toujours le choix. Mais je voulais garder mon métier, voilà tout. Et pour se faire, il fallait se montrer comme... une personne dont on est pas très fier par moment.

Ce samedi là, j'avais décidé de me rendre aux Trois Balais en toute discrétion, même si cela ne durerait pas. Certes, j'avais tendance à me fondre facilement dans la masse mais j'allais rendre visite à une personne avec qui ce genre de choses là ne pourra pas se faire. En tout premier lieu, si, puisque ce que nous allions nous échanger serait confidentiel. Mais nous allions pas passer tout notre temps à ça, cela serait dommage! Car oui, j'avais réussi à me affilier à quelques élèves de l'école, surtout une jeune fille en dernière année à Serdaigle avec qui je passais toujours du bon temps lorsque je la croisais! Et c'était d'ailleurs précisément pour la voir que je me déplaçai près de l'école!

Ealie était une fille qui me fournissait quelques informations en échange de pièce de monnaie. Nous nous étions donnés rendez vous aux trois balais afin de pouvoir avoir mon dû et réciproquement. Nous avions pratiqué ce stratagème depuis quelques temps déjà et ce n'était pas pour me déplaire!
J'arrivais à Pré au Lard de façon très détendue, portant un sac à bandoulière sur mon épaule. J'avais toujours la même allure : un pull en col en V, un pantalon et une paire de chaussure de ville. Comme il faisait froid, j'avais tout de même songé à porter sur moi mon long manteau brun qui m'arrivait jusqu'en bas des cuisses. Je n'avais pas très froid à l'habitude alors je ne prenais pas soin d’emmener une écharpe et tout le baratin! D'ailleurs, j'étais plutôt du genre simple comme type, à ne pas trop faire le difficile aussi bien dans ma façon d'être que physiquement.

Je rentrai dans le bar des Trois Balais et m'installa à une table en fond de pièce. Je déposai mon sac sur le banc puis en sorti un petit bloc-notes. Un serveur vint m'aborder mais je lui demandai de revenir plus tard car j'attendais quelqu'un et, en attendant, je me mis à griffonner quelque dessins mal fait sur la première page du bloc-note à l'aide de ma plume à l'encre effaçable. Disons que j'avais mes façon à moi de faire passer le temps!

Je n'allais pas souvent à Pré au Lard. Bien que l'ambiance y était charmante et détendante, mais surtout nostalgique, je trouvais rarement le temps d'y faire un tour. Mais les fois où j'y étais allé, je voyais quelques fois Cooper mais j'avais aussi fais la connaissance de quelques élèves de Poudlard. J'avais facilement réussi à les soudoyer en échange de quelques potins par ci par là surtout depuis l'évènement d'Halloween qui s'y était passé. Fin du mois octobre, cela avait fait les gros titres de journaux, dont celui pour lequel je travaillais, la Gazette du Sorcier. Malheureusement, je n'avais pas été envoyé pour enquêter sur l'affaire et en faire un article, je n'avais pas assez d'année derrière moi pour y avoir eu droit, toujours était-il que cet étrange phénomène avait éveillé ma curiosité.
Heureusement, j'avais réussi à me faire quelques indic', pour compenser. Grâce à eux, j'étais informé sur les évènements importants qui se déroulaient là bas, ainsi, je n'étais pas mis à l'écart et était au courant avant tout le monde. C'était une chose très pratique et vraiment utile et je n'avais jamais regretté de dépenser des sous pour une chose pareille.

Je m'étais faufilé aux Trois Balais, endroits habituel où je retrouvai une de mes favorite indic'. C'était une élève de la maison Serdaigle, plutôt jolie avec ses grands yeux bleus et qui savait en général beaucoup de choses. J'ignorai comment elle s'y prenait, peut être le lui demanderai-je un de ces jours. Mais lorsque j'arrivai, elle n'était pas encore là. Ce n'était pas étonnant, j'avais bien des minutes d'avance, comme à chaque fois. Une chose qu'il fallait savoir chez moi : j'avais horreur d'être en retard. Lorsque j'étais encore enfant, ma mère prenait toujours le dernier moment pour m'emmener à un rendez vous, résultat, je me faisais gronder, ce qui m'avait assez traumatisé. De plus, je trouvai cela comme un grand manque d'irrespect. Moi même, je n'aimais pas que les gens aient du retard, à moins d'avoir une excuse véritablement valable.
En attendant l'arrivée d'Ealie, je m'étais mis à gribouiller mon carnet de note pour patienter. Parfois j'arrivais vraiment trop à l'avance et je le regrettais. Mais, c'était plus fort que moi, il fallait que je me rassure que je n'étais en aucun cas en tort ce qui, à certains moments, me faisaient parfois arriver une heure et demie à l'avance à un rendez vous.

« Salut ! »

Je sursautai en faisant échapper ma plume des mains mais ma surprise laissa place à de l'enthousiasme en voyant qu'Ealie était ici et qu'elle s'était installée en face de moi. Je n'avais pas pour habitude de prendre des nouvelles d'elle, mais cela me faisait toujours plaisir de la voir. C'était une fille fort charmante et dont la compagnie était vraiment agréable.

"Salut Ealie, tu vas bien?"

Je me redressai convenablement sur ma chaise. Convenablement, signifiai adossé contre le dossier de ma chaise, un genoux appuyé contre le rebord de la table. Je pratiquai souvent des positions décontractées, mais après tout, nous étions dans un bar.

« Alors comment vas-tu depuis la dernière fois ? » demanda-t-elle.

"Eh bien, moi je vais bien, comme d'habitude!" répondis-je en haussant les épaules. "J'ai pas trop de travail en ce moment, je n'ai pas à me plaindre! Et toi, les cours, ça se passe bien?"

Demander des nouvelles sur le travail était la moindre des choses, surtout quand on discutait avec une élève de Serdaigle. Enfin, c'était aussi par politesse, par respect pour elle. "Excusez moi Monsieur, je prendrais un rhum groseille s'il vous plait"! dis-je à l'intention du serveur qui passait juste à côté de notre table. "Et une bierraubeurre, pour la demoiselle en face."
Mon sourire s'élargit.
"Je te l'offre" lui dis-je sous un clin d’œil joyeux. Pour une raison que j'ignorai, payer une tournée me faisait plaisir, même si c'était à une élève tout juste majeure.