On était samedi, le week-end commençait et, pour une fois, il ne faisait pas trop moche. Amélia avait profiter de ce beau week-end pour quitter Londres, afin de se rendre à Pré-au-Lard. Enfin, pas tout le week-end, elle ne passait que le samedi à Pré-au-Lard en réalité, dans le seul et unique but de voir Ealie Océane Gauthier, sa petite soeur adorée. Elle lui avait demandé, par hiboux, quand elle serait à Pré-au-Lard, l'informant par la même occasion qu'elle s'arrangerait pour venir et ainsi la voir, car sa petite soeur lui manquait énormément. Elles avaient donc convenues de se retrouver chez Madame Pieddodu, le salon de thé de Pré-au-Lard, car c'était un endroit bien moins fréquenté que les Trois Balais, or Amélia n'aimait pas être trop entourée, elle était mal à l'aise au milieu de la foule. Amélia était déjà arrivée au salon de thé et s'était installée, attendant sa petite soeur chérie. Elle semblait sereine installée à cette petite table dans un coin du salon et décontractée également, vêtue d'une jolie jupe blanche et d'un petit haut bleu pastel.

Amélia espérait ne pas paraître trop...triste pour ne pas inquiéter sa soeur, surtout qu'elle lui répétait que tout allait bien dans ses lettres. Comment réagirait Ealie si elle se rendait compte que sa soeur embellissait la situation pour ne pas l'inquiéter ? La vérité était qu'Amélia se sentait incroyablement seule à Londres ! Elle ne connaissait personne là-bas, ses collègues ne la voyaient, et comme elle était très timide, elle n'allait pas vers eux. Oui, Amélia avait l'impression d'être invisible au ministère, on ne venait la voir que pour lui donner du travail, et encore ils ne le faisaient pas tout le temps ! Amélia était bel et bien seule à Londres, si on ne comptait pas sur Compote, le petit chaton tout blanc avec une tâche grise au niveau de l'oeil droit et de la patte gauche qu'elle avait adopté il y a peu. Amélia ne voulait pas embêter sa soeur avec tout cela, elles avaient déjà un deuil à surmonter, elle ne voulait pas embêter la jeune fille en plus avec ses histoires. Et puis, c'était elle la grande soeur, c'était à elle de prendre soin de sa cadette, surtout qu'à présent elle était sa tutrice, elle devait apprendre à se débrouiller toute seule !

La jeune française porta la main à la chaîne en or qui pendait autour de son cou et prit le pendentif qui y pendait entre ses doigts. Ça ressemblait à petit miroir de poche en or ouvragé sur lequel on pouvait distinguer des roses alors qu'en vérité il s'agissait tout simplement d'une montre qu'elle ouvrit pour surveiller l'heure. Un petit sourire nostalgique étira ses lèvres lorsque ses yeux se posèrent sur la photo qui se trouvait sur l'autre partie intérieure de la montre, une magnifique photo de famille. Elle referma rapidement sa montre pour éviter de se laisser envahir de souvenirs, de toute manière, elle comptait offrir sa montre à sa soeur. Elle laissant retomber sa montre contre sa poitrine, elle remarqua que sa soeur avait quelques minutes de retard et espéra qu'elle arriverait vite ! Elle avait vraiment hâte de la voir, et elle se demandait si elle avait changé, la dernière fois qu'elle l'avait vue, elle avait quitté une magnifique jeune fille, même si c'était dans des conditions difficiles, Amélia avait tout de même remarqué la beauté de sa soeur...

Alors qu'elle pensait à Ealie, cette dernière arriva enfin, pour le plus grand bonheur d'Amélia. Elle se leva pour aller à la rencontre de sa soeur avec un magnifique sourire aux lèvres, elle la détailla des pieds à la tête puis la serra dans ses bras, heureuse d'enfin la revoir. Elle fut ravie de constater qu'elle avait raison, sa soeur devenait de plus en plus belle, il n'y avait donc aucuns risques qu'un jour sa chère petite soeur devienne invisible aux yeux de tous..comme elle. Elle lâcha ensuite sa soeur et la conduisit à la table où elle s'était installée, dans un coin du salon, à l'abri des regards, absolument parfait aux yeux d'Amélia. Elle prit ensuite la parole d'une voix douce et pleine de gentillesse, appelant sa soeur par son deuxième prénom, qu'elle trouvait magnifique, comme elle le faisait tout le temps.

- Je suis tellement contente de te revoir Océane ! Tu m'as tellement manquée si tu savais...c'est dur d'être en Angleterre et de te voir si peu ! Comment vas-tu ? Comment ça se passe à l'école ? Raconte moi tout !

Elle avait conscience de noyer sa soeur de question, mais elle n'avait pas pu s'en empêcher tant elle était ravie de la voir, enfin, après tout ce temps passé loin d'elle ! Son regard était doux et remplit d'amour et un petit sourire tendre ne quittait plus ses lèvres. En la voyant ainsi, on ne pouvait pas imaginer une seule seconde qu'elle était très malheureuse en réalité ! Revoir sa soeur lui avait permis d'oublier, pour quelques heures, les soucis qu'elle avait à Londres, et surtout la solitude qui la rongeait, puis en voyant sa soeur, elle ne pouvait pas être malheureuse.

Contrairement à d’habitude le réveil fut moins douloureux, car elle savait que dans quelques heures elle serait avec la personne qui comptait à présent le plus au monde pour elle : Amélia, sa grande sœur. Depuis que leurs parents étaient partis vers l’au-delà, elles étaient devenues encore plus proches que par le passé… Elles essayaient tant bien que mal de se protéger et consoler l’une l’autre… Tout en tentant de cacher leur propre douleur… Le plus drôle était que les deux savaient qu’elles n’allaient pas bien, mais elles ne l’avoueraient jamais à l’autre comme pour préserver l’être si chère de leur douleur supplémentaire.

Elle se leva apparemment de bonne humeur, de toute façon elle avait l’air toujours de bonne humeur aux yeux des autres. Ealie refusait que ses camarades sachent le drame qui l’avait touché pendant cet été… Elle était presque fière de réussir à les tromper sur son véritable état d’esprit du moment qui était tous sauf joyeux. Elle s’observa dans les miroirs, elle se trouvait laide, sans éclat qu’elle avait eu avant la mort de sa famille… Elle n’était plus qu’une coquille et se trouvait inutile… Cependant, malgré cette image qu’elle avait d’elle-même, elle voulait se faire belle pour sa sœur, comme si tout allait bien dans le meilleur des mondes. Elle se lava et enfila une jolie robe bleue avec des petites chaussures noires. Elle ondula légèrement sa belle chevelure de jais et se maquilla pour mettre en valeur son regard saphir, seul héritage de sa mère. Elle s’observa de nouveau dans la glace… C’était déjà mieux… Et puis de toute façon elle savait que sa sœur la trouverait toujours jolie au fond… Elle n’était pas très objective comme toutes les grandes sœurs.

Elle lui avait donné rendez-vous à 11h, Ealie était bien en avance… Elle prit alors son sac et sortit du château. Au vu des regards qui se posèrent sur elle elle plaisait… Mais elle ne voyait rien. Elle arriva enfin dehors. Le soleil éradiquait déjà de lumière et la chaleur se sentait. Cela faisait longtemps qu’elle attendait que le printemps arrive et son souhait avait enfin était exaucée. Elle s’installa sous un arbre et commença à lire une magnifique histoire d’amour, interdite bien entendu. Pour Ealie, les plus belles histoires d’amour étaient celle qui se terminaient mal et elle pensait également que c’était les plus réalistes. Elle était tellement passionnée par la beauté et la poésie de cette histoire qu’elle ne vit pas le temps passé… Elle regarda alors sa montre juste à temps… Il fallait qu’elle se dépêche si elle ne voulait pas être en retard. Rangeant son livre dans son sac elle se leva et lança un regard circulaire au parc. Elle remarqua alors Drew en belle compagnie…
Matthew.. Matt était très séduisant… Et au vue de se que lui avait dit Drew les deux jeunes hommes étaient très proches… Son cœur se serra et elle préféra reprendre sa route en direction de pré-au-lard comme si de rien n’était.

Elle se dépêcha sur la route et ce fut les joues légèrement rouges qu’elle arriva dans le thé où l’attendait patiemment son ainée. Du premier coup d’œil, elle remarqua que sa sœur n’était pas dans la meilleure de sa forme… Les fois où elle avait vu Amelia vraiment heureuse c’était lorsqu’elle croyait encore que Mathieu était quelqu’un de bien… Elle aussi s’était faite avoir par ce sourire angélique… Ealie se posait énormément de questions sur les véritables sentiments de sa sœur en ce moment. Après tout elle venait de débarquer dans la capitale Londonnienne ce n’était pas rien ! La jeune Serdaigle avait encore de la chance, elle était de retour dans un milieu qu’elle connaissait, elle y avait même des amies… Mais sa sœur avait tout laisser derrière elle pour s’installer en Angleterre… Ealie espérait sincèrement qu’elle avait réussi à s’intégrer à son travail et pourquoi pas se faire des amis. Elle était inquiète pour elle, mais essayer de ne pas lui montrer pour qu’elle ne se sente pas coupable… Elle connaissait assez sa sœur pour savoir qu’elle en ressentait une grande culpabilité si elle savait…

Ealie avait toujours trouvé sa sœur très belle… Elle ressemblait de plus en plus à leur mère, ce qu’elle jalousait quelque peu… En pensant à elle son cœur se serrait toujours, la blessure était encore fraiche. Un sourire franc se dessina sur les lèvres de la 6ème année lorsqu’elle vit Amelia se dirigeait vers elle a grande enjambée pendant qu’elle s’avançait vers la table doucement. Le sourire qu’elle lui lança lui réchauffa le cœur, son cœur qui était mise à dure épreuve depuis quelques mois déjà.

Sa sœur la prit alors dans ses bras, étreinte à laquelle elle répondit avec autant d’étreint. Elle plongea son visage dans le creux du cou de la belle traductrice, respirant un bon coup son odeur délicate. Elle adorait toujours autant son parfum, cela lui rappelait une époque lointaine et heureuse où ils étaient tous ensemble. Elle ferma les yeux, tout en resserrant son étreinte : elle lui avait tellement manqué. Elles se lâchèrent enfin et Ealie lui lança un petit sourire timide. La belle jeune fille avait souvent du mal avec les marques d’affections, bien qu’elle aimait les recevoir. Elles se dirigèrent alors vers la petite table du salon et s’y assirent d’un même mouvement. Elle sourit en entendant son deuxième prénom dans la bouche de sa sœur. Seule elle l’utilisait et dans un sens tant mieux, vu que sinon Ealie ne trouvait pas l’intérêt d’un deuxième prénom. La petite Serdaigle écouta ensuite sa sœur lui dire combien elle était contente. DE nouveau, son cœur se réchauffa à ces paroles. Amélia était vraiment la seule personne qu’elle pouvait aimer et qu’elle aimerait toujours. Elle l’harcela ensuite de questions ce qui la fit rire doucement.

« Doucement, doucement ! Nous avons notre temps tu sais ! » dit-elle en lui adressant de nouveau un petit sourire dont elle avait le secret.

« Je suis aussi contente de te voir. Pour répondre à tes questions : Oui je vais bien et tout se passe bien à l’école. »

Deux mensonges en une phrase… Ce n’était pas jolie jolie mais elle ne pouvait décemment pas lui parler de ses problèmes de cœur… Elle reporta son attention sur sa sœur et se fut alors à elle de lui poser quelques questions.

« Et toi ton nouveau travail de plait ? Tu ne te perds pas trop à Londres ? » demanda-t-elle sur le ton de la plaisanterie. Elle savait très bien que sa sœur n’avait pas vraiment le sens de l’orientation. « Tu as trouvé des gens sympas ? A toi de tout me raconter ! Londres doit être si magnifique ! »

La jeune femme n’était pas à Serdaigle pour rien, elle voulait aussi tout savoir.

Une magnifique petite brunette entra de la salon de thé de Madame Pieddodu faisant ainsi tourner les têtes des quelques clients du salon de thé, mais plus particulièrement d'une jeune femme, brune également. Le coeur de cette jeune femme se serra lorsqu'elle vit sa petite soeur entrer dans l'établissement, car il s'agissait de sa petite soeur. Amélia voyait bien que sa soeur n'était pas aussi heureuse qu'elle voulait le laisser croire, le coeur de la belle traductrice se serra à cette constatation. Elle observa longuement Ealie, la jeune fille qui venait d'entrer, tout en se dirigeant vers cette dernière. Elle ressemblait de plus en plus à leur père, mais elle possédait les beaux yeux saphirs de leur mère. Il fut un temps où Amélia avait jalousé les beaux yeux bleu que partageaient sa mère et sa soeur, mais elle avait fini par aimer les yeux verts que son père lui avait donné, c'était l'un des rares points communs qu'ils avaient, leurs yeux et l'amour des livres. Ça avait toujours fonctionné ainsi dans leur famille, Amélia avait été très proche de sa mère tandis qu'Ealie avait été proche de son père, mais malgré tout, elles avaient grandi dans la joie avec une famille pleine d'amour.

Lorsqu'elle arriva face à sa cadette, Amélia prit la prit dans ses bras et la serra contre elle, un sourire nostalgique flottant sur ses lèvres. En sentant qu'Ealie avait niché son visage dans son cou, Amélia lui caressa tendrement les cheveux puis elle la lâcha, après s'être débarrassée de son sourire nostalgique au profit d'un beau sourire joyeux, puis l'entraîna vers la table qu'elle occupait avant son arrivée. Elle eut un petit rire lorsque sa soeur lui fit remarquer, à juste titre, qu'elles avaient tout leur temps et que les questions pouvaient attendre. Cependant, Ealie prit tout de même la peine de répondre à ses questions, par une simple phrase, mais cela ne convaincue pas la demoiselle. Bien que sa soeur lui assurait le contraire, Amélia se doutait qu'elle n'allait pas bien et que tout ne se passait pas bien à l'école, mais elle ne lui dit rien, surtout qu'Ealie finit par lui poser à son tour des questions.

Sa soeur lui parlait de son travail, ainsi que de son adaptation à Londres, et Amélia ne savait pas quoi lui répondre. Elle ne pouvait décemment pas dire la vérité à la jeune fille, elle ne voulait pas que sa jeune soeur s'inquiète pour elle, elle devait déjà avoir suffisamment de soucis comme ça, et puis ce n'était pas son rôle. La jeune traductrice eut un geste enfantin quand la demoiselle assise en face d'elle lui demanda si elle ne se perdait pas à Londres, elle lui tira la langue. Il était brai qu'à une époque elle se perdait facilement, mais ça s'était amélioré avec les années ! A la fin de ce retour en enfance momentané, Amélia se reconcentra pour essayer de trouver quelque chose à répondre à sa soeur sans trop lui mentir, car elle détestait le mensonge, surtout avec sa famille. Les mensonges avaient faillit ruiner sa vie, tout ça pour les beaux yeux de Mathieu, en y repensant, elle se sentait idiote de s'être fait avoir par cet idiot ! Elle préféra ne pas penser à lui, sinon cela risquait de gâcher son plaisir de revoir sa soeur, elle avait toujours des réactions...imprévisible lorsqu'elle parlait ou pensait à son ex.

- Et bien, mon nouveau travail me plait beaucoup, même si il consiste à faire la même chose que ce que je faisais au ministère de la magie français, c'est plus agréable ici puisqu'au moins les gens savent les langues que je sais parler, et je ne reçois plus de beuglantes en arabe ou en russe ! Tu n'imagines pas à quel point c'est reposant...

Une serveuse arriva à ce moment là, offrant ainsi un moment de répit à Amélia, ce qui lui permit de trouver quelque chose à répondre aux autres questions de sa soeur. Des gens sympas ? Au ministère anglais ? Elle avait parfois l'impression d'être entourée de requins et elle était invisible de toutes façons. Cependant une personne se distinguait du lot, et ce n'était pas n'importe qui, cette personne n'était autre que Duncan McLachlan, son patron. On pouvait en effet dire qu'il était sympa avec elle puisque, pratiquement tous les matins, il lui apportait un café dans son bureau. Elle devait avouer qu'elle n'avait jamais compris ce geste, c'était bien la première fois qu'on lui faisait quelque chose comme ça, mais elle avait fini par penser que ça devait être normal et qu'il devait faire ça à toutes les traductrices du service, bien qu'elle n'ait jamais cherché à avoir confirmation. Elle attendit que la serveuse soit repartie, après avoir déposé une tasse de thé et une part de moelleux au chocolat nappé de crème anglaise devant chacune des demoiselles, pour répondre aux questions qu'on lui avait posé.

- Et bien tu sais, je ne sors pas beaucoup de l'appartement, tu sais que les bains de foule ce n'est pas trop mon truc... Donc je ne sors que lorsque c'est nécessaire, ou pour visiter Londres, sans me perdre. Puis, au ministère, je suis surtout prise par mon travail, mais mon patron est gentil avec moi. Il m'apporte un café tous les matins...Va savoir pourquoi, ça doit être une coutume anglaise surement. Sinon et bien à Londres il pleut toujours, ça change de la France qui commence à se couvrir de fleurs à cette époque de l'année, mais je m'y fais très bien, même si tu me manques beaucoup, mais bon j'ai Compote pour me tenir compagnie ! Parle moi de toi alors, ça se passe bien avec tes amis ? Les cours se déroulent toujours aussi bien ? Tu t'en sors en Potion ?

Après ce long monologue sur sa vie, chose qu'Amélia préférait éviter en règle générale mais elle avait fait une exception pour sa soeur, la jeune française décida que le moment était venu de goûter ce gâteau au chocolat qui semblait délicieux et qui lui faisait de l'oeil depuis qu'il avait été déposé sur la table. Elle attrapa sa cuillère et prit un morceau de gâteau qu'elle porta à sa bouche, et elle avait raison, il était délicieux ! Bon c'est vrai qu'il n'égalait pas les moelleux au chocolat qu'elle faisait avec sa soeur, mais il était tout de même excellent ! Elle reposa ensuite sa cuillère pour goûter le thé quand elle remarqua un éclat, provoqué par le soleil qui était venu à la rencontre de la montre qu'elle portait autour du cou. Elle se souvint alors qu'elle avait l'intention de l'offrir à sa soeur. Cette montre était un cadeau qu'avait offert leur père à leur mère, et elle savait qu'Ealie avait toujours aimé cette montre.

- Oh tiens pendant que j'y pense, j'ai quelque chose pour toi Océane.

Ealie observait sa sœur avec attention. Elle espérait sincérement qu’elle ne lui cache pas trop de choses ce qui était, le savait-elle, quasi impossible. Après tout, elles étaient pareilles toutes les deux sur certain point, en particulier sur ce point là. Elles se faisaient toujours du soucis pour l’autre et cacher en général leur propre problème pour ne pas qu’on s’en inquiète. C’était, il fallait l’avouer, un peu idiot lorsqu’on savait qu’elles allaient mal toute les deux… Mais surement tenaient-elles ça de leurs parents et de leur sourire à toutes épreuves.
Son sourire s’accentua quand lorsqu’elle était dans les bras de son aînée celle-ci lui caressa tendrement les cheveux. Elle se souvenait alors de leur mère qui adorait jouer avec ses cheveux au plus grand bonheur de la jeune fille. Ce geste tendre lui fit prendre conscience de sa solitude des derniers mois… Cependant, aussi fière que son père elle ne laissa rien paraître et se contenta de sourire tout en répondant à son étreinte. Elles allèrent s’asseoir et commencèrent tranquillement leur discussion. Sa sœur était emplie de question par centaine et encore heureux qu’elle l’avait arrêté ! Ealie avait ensuite répondu à chacune de ses questions, restant le plus vague possible. Elle n’avait pas envie de parler d’elle et de sa vie au château. Après tout cela n’avait rien de passionnant. Elle voulait surtout avoir des nouvelles de sa sœur… Après tout la vie à Londres devait tellement être plus passionnante ! La vie active ! Rencontré de nouvelles personnes… Ealie aimerait elle aussi prendre son envol pour une destination inconnue et vivre au jour le jour… C’était dans ses rêves en ce moment… Faire en sorte de tout oublier et que plus rien n’existe à part le moment présent… Mais tout cela n’était du rêve et pour l’instant elle était bien obligée d’être dans cette magnifique prison qui avait tant de charmes et des déplaisirs.

Amélia commença alors son récit ce qui fit sourire la petite Serdaigle. Elle aimait voir son ainée parlait de son métier car cela la faisait rêvé. Elle espérait trouver un travail avec autant de magie que celui de sa sœur. Après qui avait-il de plus beaux que toutes ces langues ! Surtout le français il fallait l’avouer… Cela lui faisait du bien de reparler dans sa langue maternelle qu’elle trouvait des plus belles. Ealie rit doucement lorsqu’elle parla des beuglantes en russe ou en arabe. Ce jour-là elle aurait tellement aimé voir sa tête devant ce petit bout de papier qui s’enflammait dans une langue incompréhensible.

Leur conversation fut stoppée par l’arrivée de la serveuse qui vint prendre les commandes. Biensure, gourmande comme elle était le choix ne fut pas difficile à faire pour elle ! L’idée de ce gâteau au chocolat l’avait déjà séduite ! La jolie fille déposa alors une énorme part devant Ealie qui en salivait d’avance regardant sa part avec insistance… Mais elle resta sage, feignant l’indifférence à cette délicieuse odeur qui commençait à lui monter au nez… Quel supplice ! Heureusement, Amélia lui occupa l’esprit en lui répondant à ses questions.

La cadette fut légèrement déçue d’apprendre qu’Amélia ne sortait que très peu souvent de son appartement…. Et puis ce n’était pas comme si son appartement était le plus beau lieu à vivre au monde… Mais d’un côté elle n’en était pas surprise, sa sœur n’était pas vraiment fêtarde alors sortir dans l’une des villes les plus festives du monde n’était pas vraiment son truc. Ealie rêvait quant à elle déjà des sorties qu’elle pourrait faire si elle était à sa place… Contrairement à sa sœur, elle, elle adorait sortir et faire l’imbécile ! C’était sa façon à elle d’oublier le monde et l’absence des personnes qu’elle aime.

Elle lui lança un petit sourire amusée quand sa sœur précisa qu’elle se baladait dans Londre sans se perdre. Son sens de l’orientation avait toujours fait beaucoup rire la petite française et elle ne comptait plus les fois où elle s’était moquée ouvertement de sa sœur et de sa magnifique intuition.

Elle était prise par son travail… Ce n’était en rien une surprise, Ealie avait déjà deviné qu’elle lui dirait ça. D’un côté cela la confortait dans le fait que certaines choses ne changeraient jamais, tout comme le lien qu’elles partageaient. Ealie écarquilla les yeux lorsque sa sœur lui annonça que son patron lui apportait tous les jours le café… Elle resta silencieuse, mais n’en pensez pas moins…. C’était louche… très louche… Il fallait qu’elle en sache plus ! Beaucoup plus ! Car ce n’était en rien dans une quelconque coutume britannique….

« Il t’apporte ton café tous les matins ? Il est mignon ? » demanda-t-elle avec un regard malicieux. « Non parce qu’entre nous, ça n’a rien d’une coutume anglaise crois-moi ! Fais gaffe ! Il y a surement aiguille sous roche ! » ajouta-t-elle avec un petit sourire taquin qui en disait long sur ce qu’elle pensait.

Amélia parla ensuite de la France et de ses beaux paysages fleuries… Et sourit de nouveau amusé. Ealie avait pris l’habitude de ce temps maussade de Grande-Bretagne ! Elle haussa les épaules et lança d’une voix sans réelle émotion.

« Oh tu sais, le temps on finit par s’y habituer… Même si c’est vrai qu’un peu de soleil nous ferait le plus grand bien ! » lança-t-elle avec un beau sourire. Lorsque la belle femme lui révéla qu’elle lui manquait cela la toucha et lui fit plaisir. Il fallait bien avouer qu’elle aurait aimé pouvoir être plus souvent avec sa sœur, surtout en ce moment… Lorsqu’on perdait ses proches qui avait-il de plus normal que de vouloir être avec les proches qui restaient ? Malheureusement, le sort en avait décidé autrement… C’était déjà une bonne chose qu’Amélia ait réussi à trouver un travail à Londres ce qui rendait la distance moins insurmontable. Elle lui lança alors un tendre sourire lorsqu’elle lui dit qu’elle lui avait manqué. Ce n’était pas le genre de la Serdaigle de répondre à ces mots tendres, elle avait toujours eu beaucoup de mal bien qu’elle le pensait surement autant que sa sœur. Son sourire devint plus amusé en se rappelant la petite boule de poil qui accompagnait sa sœur.

« Ah oui compote ! Elle va bien ? J’espère que tu ne lui donnes pas trop à manger ? » la gronda-t-elle d’un air faux. En effet, depuis toutes petites leurs chats avaient eu tendance à devenir plutôt enveloppés ce qui les avait toujours fait beaucoup rire.

Elle soupira lorsque sa sœur lui demanda de ses nouvelles… Que dire de bien intéressant ? Mystère…

« Et bien » commença-t-elle en jouant avec sa cuillère et fixant son gâteau. « ça va… Tu sais y a pas beaucoup de changements de mon côté, je suis toujours avec les mêmes personne… Enfin sauf Drew… On s’éloigne beaucoup en ce moment, mais bon c’est la vie ! » dit-elle en haussant les épaules et lui lançant un sourire avec de prendre une boucher du gâteau au chocolat à qui elle ne pouvait désaiment plus résister.

« Et pour les cours ça va ! Comme d’hab quoi... Enfin en potion je m’ennuie toujours un peu, en même temps c’est ça d’avoir eu le droit à des cours particuliers pendant les grandes vacances. » lança-t-elle avec un petit sourire complice. Cependant, pendant une demi-seconde on aurait pu lire dans son regard un voile de tristesse et de mélancolie dans ses beaux yeux saphirs.


« Enfin bref ! » dit-elle pour changer de sujet et reporter son attention sur son succulent gâteau au chocolat.

« Décidément ! Ce gâteau est l’un des meilleurs que j’ai jamais mangé ! Je me demande toujours comment elle fait ! enfin ça ne vaut pas nos merveilleux gâteaux ! » ajouta-t-elle d’un air faussement pédant et un petit sourire rieur sur les lèvres.

Lorsque sa sœur lui annonça qu’elle avait quelque chose pour elle, elle fronça les sourcils surprises.

« Pardon ? de quoi tu parles ?»

Lorsqu’elle comprit à quoi Amélia faisait référence elle secoua la tête vivement. Cette montre… C’était un cadeau qu’avait fait son père à sa mère pour leur anniversaire de mariage… Leur histoire d’amour avait toujours été un exemple pour Ealie… Elle aurait aimé avoir la chance de vivre un jour la même chose… Après tout ne devaient-ils pas s’aimer plus que tout pour que son père ne sache pas vivre sans la femme qu’il aime ? Souvent elle en avait voulu à son père des les avoir abandonné de la sorte, mais elle essayait de comprendre, tout en sachant qu’elle ne comprendrait surement jamais, car elle ne pourrait jamais trouver un homme qui l’aimerait comme son père avait aimé sa mère…

« Non » lança-t-elle brusquement. « Garde le, c’est un souvenir et c’est normal que tu l’ais tu es l’ainée. Moi, dans ma petite école je risquerai plus de l’abîmer qu’autre chose. Et puis entre toi et moi tu es celle qui se mariera surement avant il te faudra alors un truc ancien. »

Son cœur se serrait, elle jouait avec la crème anglaise de son gâteau, comme pour s’empêcher de penser à ce que signifier cette montre autour du cou de sa sœur.

Le gâteau au chocolat faisait, visiblement, très envie à Ealie, ce qui n'étonna pas sa soeur. Après tout, Amélia était tout aussi gourmande que son adorable petite soeur, c'était en fait un trait de famille que possédaient également leur parents. Elle même avait du mal à résister à ce gâteau à l'odeur si alléchante et à l'aspect délicieux, mais elles se concentraient toutes deux sur la conversation pour ne pas craquer. Amélia lui parla donc de son nouveau travail pour le ministère de la magie anglais, en particulier de la joie de recevoir du courrier qu'elle comprenait contrairement à l'époque où elle travaillait pour le ministère de la magie français. Elle lui parla ensuite de Londres, de sa nouvelle vie qui, en définitive, n'était pas si différente de l'ancienne, du temps pluvieux d'Angleterre qui, par moment, lui faisait regretter la France. Puis elle parla, rapidement, de Duncan, sans savoir pourquoi elle parlait de lui, bizarrement lorsqu'elle pensait à son travail et au ministère, elle pensait invariablement à lui. Peut être était ce parce qu'il était son supérieur ? Ou bien parce que c'était la personne qu'elle croisait le plus souvent ? Ou parce qu'elle traitait majoritairement son courrier ? Allez savoir ! Le fait est qu'elle avait fini par penser à lui et que, pour retenir ou cacher un éventuel petit sourire débile, elle décida de goûter son gâteaux au chocolat, ce qui permit à sa soeur de l'interroger sur lui. Elle aurait du s'en douter, c'était tellement prévisible qu'elle aurait du anticiper tout ça et continuer de parler pour que l'information qu'elle venait de fournir, à savoir qu'il lui apportait un café tous les matins, passe inaperçue mais trop tard. Cependant, en voyant la réaction de sa soeur, elle ne put s'empêcher de retenir un petit sourire amusé et, après avoir manger une autre bouchée, elle lui répondit.

- Il est...pas mal... Et crois moi, ça ne cache rien du tout ! Sérieusement, qu'est ce que le directeur du département de la coopération magique internationale irait faire avec une simple traductrice ? Il ne fait ça que parce qu'il vient chercher son courrier, ou en déposer, la distribution du courrier n'étant pas très fiable... Il n'y a pas à chercher plus loin.

"Pas mal" était un énorme euphémisme, mais Amélia se voyait très mal dire à sa soeur que ce Duncan était l'un des hommes les plus beaux et sexy qu'elle ait rencontré. D'ailleurs, elle comprenait pourquoi ses collègues féminines en pinçaient pour lui et lui faisait les yeux doux chaque fois qu'il passait près d'elle. Amélia elle n'avait pas ces habitudes de midinettes désireuses d'attirer l'attention sur elles, non elle elle était plutôt timide et réservée, si bien qu'elle virait au rouge pivoine pratiquement à chaque fois qu'il lui parlait. C'était très ridicule, et elle essayait, tant bien que mal, de changer ça mais il était difficile de changer après 26 ans de timidité... Heureusement, sa soeur la sortit de ses pensées en reprenant sa remarque sur le mauvais temps de Londres. Elle ne put que grimacer lorsqu'elle lui apprit qu'on s'habituait au temps mais, dans le fond, elle se moquait du temps qu'il faisait à Londres, elle avait quitté la France pour se rapprocher de sa soeur et dans l'espoir d'oublier le désastre qu'avait été sa vie en France, son arrivée à Londres était comme un nouveau départ pour elle, elle n'était pas venue pour profiter du soleil, d'ailleurs absent, d'Angleterre !

- J'espère bien qu'on finit par s'y habituer, j'ai été enrhumée tout l'hiver moi ! Un véritable cauchemar, j'avais le nez plus rouge que celui d'un clown à force de me moucher ! Du soleil...parce que ça arrive qu'il y ait du soleil en Angleterre ? Je ne te crois pas !

L'air complètement désespéré qui habitait le visage d'Amélia lorsqu'elle avait dit cela se transforma en sourire amusé lorsque sa soeur mentionna Compote en demandant si elle ne la nourrissait pas trop. Elle ne put s'empêcher de penser à Chaussette, Cerise et toutes ces autres petites boules de poils qui étaient devenues énormes parce qu'elles mangeaient trop. Ce qui n'avait pas empêcher la demoiselle de les adorer, même si se faire réveiller par un énorme chat qui vous sautait dessus, en vous coupant le souffle au passage, n'était pas des plus agréables. Heureusement, Compote était toute petite et ne pesait pratiquement rien, elle n'avait donc plus ce problème là et pouvait dormir tranquillement sans craindre d'être étouffée. D'ailleurs, la petite Compote avait pris l'habitude de sortir en boule dans les pieds d'Amélia, ce qui, aux yeux de cette dernière, était adorable.

- Voyons, tu sais bien que si nos autres chats étaient aussi gros c'était parce que maman estimait qu'ils ne devaient pas mourir de faim et ne cessait de les nourrir...

Une vague de tristesse envahit la jolie française lorsqu'elle mentionna sa mère, comme à chaque fois qu'elle pensait à ses parents en fait, mais elle disparut bien vite. Mais elle préféra se concentrer sur sa soeur, ce n'était pas le moment d'être triste alors qu'elle était heureuse de la revoir et puis, elle ne voulait pas lui montrer qu'elle était toujours aussi triste alors que c'était sensée être elle l'adulte responsable qui devait prendre soin de sa soeur et la réconforter si nécessaire, et non l'inverse. C'est pourquoi elle décida d'interroger Ealie sur sa vie à Poudlard, c'était un bon moyen de se changer les idées. Elle fut surprise d'apprendre que sa soeur et Drew, un ami de cette dernière, s'éloignaient l'un de l'autre, elle ne comprenait pas pourquoi, ils s'entendaient bien en général. Puis Ealie parla des cours, qui se passaient bien, ce qui soulageait Amélia, et des cours de potion dans lequel la jeune fille s'ennuyait. Amélia se souvint de sa propre scolarité et de son niveau en potion, qui était moyen proche du nul, malgré un père prof de potion et des cours particulier. Elle avait faillit désespéré ce dernier d'ailleurs.

- Pourquoi est ce que vous vous éloignez ? C'est triste, vous vous entendiez bien pourtant non ? Oh me parle pas de potion s'il te plaît, te souviens tu que j'étais très nulle en potion moi ? Pourtant j'avais également des cours particulier !

Suite à cela, Amélia annonça à sa soeur qu'elle avait quelque chose pour elle et elle ne fut pas surprise de constater qu'Ealie devina de quoi il s'agissait, c'était une jeune fille vive et intelligente. N'écoutant pas ses protestations, Amélia retira la montre d'autour de son cou et prit la main de sa soeur pour la déposer dedans. Elle lui adressa un petit sourire plein de tendresse et remit en place une mèche de cheveux de sa jolie soeur. Elle resta silencieuse quelques secondes puis lâcha la main de sa soeur pour lui répondre d'une voix douce et pleine d'amour.

- Ecoute Ealie, maman aurait voulu que cette montre te revienne et tu le sais aussi bien que moi. Et ne me parle pas de mariage s'il te plaît, tu sais très bien que tu seras surement mariée avant moi ! Regarde toi, tu es jeune, belle, intelligente, et surtout, tu n'es pas timide, tu as tout pour plaire ma puce donc trouve une autre excuse, surtout tu as tenu à ce que je garde la bague de fiançailles de maman ! Ne te fais pas prier ma puce et prend la montre...pour moi.